En République Démocratique du Congo, pays pourtant détenteur de plus de 50 % des réserves d’eau de surface du continent africain, plus de 75 % de la population reste sans accès à une eau potable sécurisée. À Kinshasa, cette réalité se manifeste particulièrement dans les quartiers périurbains, où l’absence d’infrastructures, la pollution microbiologique et chimique des eaux souterraines et les pratiques domestiques à risque favorisent la transmission des maladies hydriques.

Lancé en 2022 par la Fondation Antenna, le projet Nano-KIN vise à fournir de l’eau potable aux populations vulnérables des communes de Bumbu et Mont Ngafula, en s’appuyant sur la technologie WATA. Développée par Antenna — fondatrice de la société Watalux SA —, cette solution permet de produire localement de l’hypochlorite de sodium (équivalent à de l’eau de Javel) par électrolyse d’eau salée. Ne nécessitant qu’une faible quantité d’électricité, fournie par des panneaux solaires, cette technologie s’adapte aux contraintes logistiques et énergétiques du terrain.

Pour en savoir plus sur la technologie WATA : watalux.com
Pour plus d’informations sur le Nano-WATA et les actions de la fondation : antenna.ch

À la fin de l’année 2024, Assunçao Jessica, diplômée d’un Master en Sciences de l’environnement à l’Université de Genève, a conduit un travail de recherche sur l’efficacité du traitement de l’eau par électrolyse dans les quartiers périurbains de Kinshasa.
Sur le plan sanitaire, les usagers signalent une baisse des épisodes diarrhéiques, une amélioration de l’état de santé des enfants et une diminution du recours aux soins médicaux. En parallèle, la perception positive du chlore et l’adhésion au protocole d’attente (30 minutes après traitement) traduisent une réelle appropriation.

Les analyses menées avant et après traitement indiquent une réduction significative des indicateurs bactériens : Escherichia coli, entérocoques et coliformes totaux, avec des différences statistiquement significatives (p < 0,05). Le coût journalier pour 200 L d’eau traitée reste inférieur à 3 % du revenu, seuil défini par l’UNICEF comme acceptable, permettant ainsi une accessibilité économique durable.

Avec des ressources maîtrisées et une approche ciblée, des technologies adaptées peuvent produire un impact durable. Le projet Nano-KIN en est une illustration concrète : en mobilisant des solutions simples, abordables et durables, il répond efficacement aux besoins essentiels en eau, hygiène et assainissement des populations défavorisées.

Et vous ? Utilisez-vous d’autres solutions low-tech dans le domaine de l’eau et de l’assainissement ?

 

Venez en discuter avec nous le 19 juin à 18h30 lors de notre conférence-débat sur le projet Nano-KIN, co-animée par John Poté (Université de Genève) et le Pr. Mulaji (Université de Kinshasa), autour des enjeux sanitaires liés aux pollutions microbiennes et métalliques.
Toutes les infos sur cet événement (Entrée libre pour la conférence-débat à 18h30, mais inscription obligatoire) sur ce lien : https://hub.antenna.ch/node/130

Thématique(s)
Eau & assainissement
Mots-clefs spécifiques
Chlore actif chlorination Conférence Développement durable Drinkable water Eau potable Water treatment
Localisation
Afrique
Pays
Congo, The Democratic Republic of the

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